Le marathon presque parfait
Dimanche matin, le premier réveil doit sonner à 5h35 et le second à 5h45, mais il n’est pas 5h15 que je suis déjà réveillé, je ne ressens aucun stress un prise rapide de ma FC 52 me confirme que je suis dans un bon jour.
Je prépare un petit déjeuner peu copieux, un bol de céréale avec du fromage blanc et un grand bol de thé, j’ai aussi ma bouteille de malto.
Vu que j’ai près de 120 km pour rejoindre Pau, je pars vers 6h45, pas un chat dehors, mais tout de même deux biches qui ne sont même pas effrayées quand je passe à coté. Le jour commence à se lever sur les Pyrénées, c’est magnifique cette lumière rouge juste sur les sommets. J’arrive à Pau vers 8h15, le retrait des dossard à lieu jusqu’à 8h30 officiellement, cela me permet de prendre un premier contact avec la température extérieure pas vu de thermomètre, mais elle doit toujours être négative, je décide malgré tout de courir en débardeur, j’épingle donc mon dossard dessus, j’enfile celui-ci mais remet dessus immédiatement tee-shirt, sweet et coupe-vent. Je prépare le sac que je vais laisser en consigne car l’arrivée n’a pas lieu au même endroit.
Me voilà maintenant parti pour un léger échauffement (heu plutôt réchauffement). L’heure du départ approchant je reviens à la voiture et emporte mon sac arrivée vers le départ j’essaie de retrouver Mido mais pas évident que les dossards soit visibles.
9h25 j’enlève mes différentes épaisseurs tout en gardant mon vieux tee-shirt, porte mon sac à la consigne, ca y est je rencontre Mido (merci les forums), on discute de nos objectifs, le départ est imminent je quitte donc mon tee-shirt et l’abandonne ainsi que la bouteille de boisson d’attente (goût pas terrible), en revenant vers Mido un coureur m’aborde en me demandant si j’ai bien prévu 3h15, c’est ok mais je lui explique que ma stratégie est de partir un peu plus lentement sur les premiers km. Nous sommes donc placés un devant le meneur 3h30.
Le lâché de fauves (environ 300) a lieu avec un peu de retard, certains ont l’air de vouloir déjà rattraper le temps perdu, alors cela passe de tous les cotés, le meneur des 3h30 est un peu derrière, le coureur qui voulait se servir de moi en appui me lâche aussi, cela n’est pas grave je suis ma stratégie. La première indication km que je vois est le km 3 que je passe en 14’35, j’entend toujours un groupe important qui accompagne le meneur 3h30, tant qu’il ne me double pas ça ma va, voici le premier ravitaillement, un peu d’eau, le groupe me poursuit toujours, km 6 en 28’56, ça y est le diesel est enfin à la bonne température, j’accélère donc progressivement et c’est maintenant à mon tour de doubler quelques concurrents, km 9 : 42’35 j’ai maintenant atteint ma vitesse de croisière, la petite promenade dans Pau va bientôt se terminer, juste avant de quitter les hauteurs je suis encouragé par Papy64 (forum BH), ca y est descente vers la gare, un coureur en profite pour me dépasser, je suis vexé, j’hésite même à prendre sa foulée mais mon ange gardien me rappelle à l’ordre : respecte ton plan de course, je le laisse donc filer tout en me disant que je le reprendrais plus loin, passage au km 12 : 56’16, je continue à doubler régulièrement, le circuit quitte la ville par la nationale direction Gan, j’apprécie beaucoup moins cette partie du parcours qui va nous emmener jusqu’au semi, passage au km 15 : 1h9’54 (c’est bon j’ai déjà repris le temps sur mon second objectif 4mn40 au km), on continue ce faux plat et il faut parfois demander aux accompagnateurs de s’écarter afin de pouvoir passer, passage au km 18 : 1h23’47, une petite pensée pour Jag quand je double un coureur des 12-14, on quitte enfin cette pu…n de nationale, le semi arrive 1h38’13 j’ai un peu d’avance sur mon timing, le parcours tourne à droite, certains coureurs étirent leurs crampes (déjà) et voici la première difficulté du parcours : une belle cote durant près d’un km, km 22 et la cote n’est pas finie c’est pourtant ce que j’avais vu sur le profil du site, encore quelques hectomètres à monter, voilà cela s’est bien passé le cardio est un peu montée 90% mais rien de dramatique il retrouve son niveau dans la descente 85%, j’ai ralenti mais pas plus que ce que j’avais prévu. Au bas de la descente j’en profite pour une petite pause technique (on transpire peu avec cette température), km 24 : 1h52’43 le profil de la course sur le site indique que maintenant il y a 13 km en légère descente, cela descend peut-être un peu mais j’ai plus l’impression d’être dans des montagnes russes, donc ma vitesse ne croit pas contrairement à mon plan de marche, km 27 : 2h6’41 bien que je continue à doubler ma vitesse n’a pas augmenter comme je l’avais prévu 4mn30 mais je ne suis qu’à 4mn40, les 3h15 vont m’échapper, je voudrais un peu accélérer mais le cardio reste bloquer passage au km 30 : 2h20’39, une petite pensée pour le mur qui va bientôt se présenter, donc pour mieux le franchir j’accélère enfin km 33 : 2h33’45, un exercice de calcul mental : avec ce rythme ca va passer Yes, km 36 : 2h47’09 c’est bon, retour dans Pau, maintenant les derniers km sont en faux plat ou en cote, mais j’attaque avec le moral en repensant à mon semi il y a 3 mois ne rien lâcher, j’arrive sur un rond-point ou dois-je aller, on m’envoie dans un tunnel passant sous une voie ferrée, descente et montée aussi sec mes jambes apprécient de moins en moins, ensuite je me retrouve au milieu des véhicules, non ne pas penser aux accidents, avance cela monte légèrement mais la difficulté annoncée arrive bien vite, heureusement que le peu de spectateur encourage le peu de coureur, km 39 : 3h01’57 mes espoirs pour les 3h15 sont définitivement envolés mais mon précédent record sera largement battu, mes cuisses commencent à brûler, non je me dois de finir ce marathon en courant, allez encore quelques ronds-points, pas d’arrêt au stand au 40°, dernier rond-point, quoi j’entend un concurrent derrière moi, pas question de me laisser dépasser, ça y est le stade est enfin là, reste plus qu’à trouver l’entrée, mais pourquoi nous mettent-ils des chicanes, enfin le tartan, allez un dernier effort pour franchir cette ligne tant attendu en 3h16mn56s.
Je suis hyper heureux, plus de 14 minutes de gagnées, pas marché (c’est la première fois en 5 marathons), pas de négativ split mais seulement 30s d’écart entre mes deux semis.
Un petit massage ensuite direction la douche, juste la pointe des pieds : l’eau était tiède moins, j’ai préféré attendre d’être rentré à la maison. La remise des prix ayant lieu à 16 heure je n’y suis pas resté, je connaissais l’essentiel : mon temps et mon classement 72/??? et 28/??? en senior. Un peu avant 15h je décide de rejoindre ma voiture, seulement 3 km en marchant, le début de la récupération.
Si hier soir je pouvais encore faire le malin dans les escaliers, cet après-midi un peu moins.